Les entreprises
La crise née du Covid-19 (2020) remet en cause les tendances observées durant la décennie précédente.
Elle avait été marquée par une augmentation du nombre d’entreprises entre 2012 et 2016, effectifs en hausse, prédominance du tourisme sur le secteur secondaire (construction), montée en puissance de l’auto entrepreneuriat, telles sont les données de l’URSAFF[1] : un Cap Corse qui profite aussi de l’accroissement démographique de l’île et de sa proximité avec Bastia.
Dans le Cap Corse, entre 2012 et 2016, le nombre d’entreprises du secteur privé a progressé de près de 40%, passant de 157 à 250 unités. Autre constat, l’augmentation du nombre d’entreprises touche tout le territoire de la communauté de communes. En quatre ans, Brando a la progression la plus notable. Avec 53 entreprises recensées, le nombre de structures a doublé. Rogliano, Luri et Sisco suivent Brando mais dans des progressions inférieures. A Centuri, on est passé de 10 à 19 structures et à Pietracorbara six structures supplémentaires ont été créées. La progression de créations d’entreprises dans les communes de la façade ouest est plus faible : + 3 à Ersa et à Pino, + 2 à Morsiglia et à Nonza, +1 à Barrettali et à Canari. Dans les autres communes le nombre d’entreprises reste inchangé.
Des effectifs en augmentation
La progression touche aussi le nombre de salariés mais dans une proportion moindre. L’augmentation est de 24% (795 salariés en 2012, 1048 en 2016). Le boom du statut d’auto-entrepreneur explique peut-être l’accroissement du nombre d’entreprises. Mais celui-ci ne génère pas une embauche importante. Néanmoins, certaines communes présentent des profils particuliers. A Barrettali, quatre entreprises emploient 24 salariés, soit sept de plus qu’en 2012 alors que la commune comptait trois entreprises. Même phénomène amplifié à Nonza où avec deux entreprises de plus en quatre ans, on compte 17 salariés supplémentaires. A Ogliastro avec le même nombre d’entreprises sur quatre ans (5), on compte 6 salariés de plus. Quant à Centuri le nombre de salariés a plus que doublé passant de 35 à 74.
Le tourisme supplante la construction
L’activité en pointe dans le Cap Corse est désormais l’hébergement et la restauration (60% de mieux dans le secteur). La construction se place en deuxième position, suivi du commerce et de l’administration publique. Les effectifs salariés de l’hébergement et de la restauration connaissent une augmentation record de 77%, avec 340 salariés recensés en juin 2016 mais les données n’indiquent pas la proportion d’emplois saisonniers que l’on suppose importante étant donnée la brièveté de la saison touristique. Le nombre de fonctionnaires a peu augmenté en quatre ans, il passe de 172 postes à 200 postes. Dans le secteur de la construction, les effectifs salariés sont en baisse constante. Depuis quatre ans, ils sont passés de 308 à 229 postes. La crise générale du secteur du bâtiment avec la baisse des dotations publiques, peut expliquer cette situation.
Accroissement démographique
Globalement les chiffres de la création d’entreprises et d’emplois, sont bons dans le périmètre de la communauté de communes. Le statut d’auto-entrepreneur, l’« ubérisation » du marché du travail, l’accroissement de l’activité touristique et notamment des gîtes et des chambres d’hôtes, jouent dans ce sens. La poussée démographique que connaît l’île (+5,7% entre 2008 et 2013, soit le double de la moyenne nationale), renforce ces bons résultats. Même si le taux de chômage en Haute-Corse reste un des plus élevés de France. Autre hypothèse : certains entrepreneurs délocalisent leur siège social dans le Cap, mais continuent à exercer leurs activités professionnelles dans le grand Bastia qui va de Folelli à Macinaggio.
[1] Données URSSAF de juin 2012 à juin 2016 sur le nombre d’établissements du secteur privé et les effectifs salariés